Locomotives à vapeur sans foyer

Le principe de fonctionnement de ce type de locomotives est qu’un réservoir cylindrique posé sur un châssis de locomotive à vapeur et rempli à environ la moitié d’eau est traversé par un courant de vapeur, de l’ordre de 10 bar de pression, délivré par une installation de production de vapeur fixe. A la fin de cette procédure de remplissage, l’eau contenue dans le réservoir de la locomotive a pris la température correspondant à la pression de la vapeur introduite (env. 200°C). La locomotive est déconnectée de la station de remplissage et peut fournir un travail de traction en profitant de l’énergie calorifique emmagasinée dans l’eau. Au fur et à mesure que la locomotive roule, la température de l’eau et conjointement la pression de la vapeur amenée vers les cylindres, diminuent. Lorsqu’une pression de l’ordre de 2 bar est atteinte, la locomotive doit regagner une station de remplissage et le cycle recommence.

L’avantage de ce type de locomotives qu’il est très simple et robuste, la partie la plus compliquée et la plus sensible d’une locomotive normale (à foyer) étant la chaudière. Elle était donc bon marché tant à l’acquisition que dans la maintenance. Sa conduite est aisée et ne demande pas de personnel très qualifié. L’échappement de la locomotive est uniquement constitué de vapeur d’eau, sans gaz de combustion et sans fumée. Elle peut donc circuler sans inconvénient dans des espaces couverts et à l’intérieur de halls de fabrication. Son désavantage est évidemment d’avoir un rayon d’action limité et de nécessiter un réseau de distribution de vapeur. Ce dernier était cependant disponible pour toutes sortes d’applications dans les usines sidérurgiques.

Locomotive sans foyer No 123 à 2 essieux d’ARBED Differdange (anc. HADIR) avec son wagon de protection

Le but de ce wagon: garantir une certaine distance entre la cuve ou la poche et la locomotive pour éviter que des éclats de matériel en fusion puissent toucher le conducteur ou l’engin.

Construite en 1928 par la « La Meuse-Liège » sous le numéro 3332

Puissance 285 CV, Poids : 28t.

En service au site de Differdange jusqu’en 1980 (extinction du dernier haut-fourneau).

Transférée au Fond-de-Gras en 1989. Garée au dépôt des locomotives.

Une idée en gestation est de procédure à une révision complète de cette machine très simple et d’acquérir à un générateur à vapeur moderne pour pouvoir mettre en service la locomotive en semaine pour démonstrations.

 

Locomotive sans foyer No V 14 à 4 essieux d’ARBED Dudelange.

Construite en 1962 par la firme « Jung Jungenthal Kirchen a.d. Sieg » sous le numéro 13 443.

Désignation de type par le constructeur: « Furie ».

Apparemment la plus puissante locomotive sans foyer jamais construite.

Puissance 500 CV, poids 64t.
Elle était en service à Dudelange jusqu’à la fin de la phase liquide en novembre 1984. Avant d’être acquise par SSMN en 1988 différentes pièces ont été « récupérées ». Transfert au Fond-de-Gras.

Vu des doutes sur l’état de ses organes de roulement la locomotive n’a pas été transférée en 2021 à Pétange et reste malgré son état délabré un témoin industriel impressionnant.

Ce serait un futur projet ambitieux que de compléter cette locomotive unique.

 

Locomotive sans foyer No V 12 à 3 essieux d’ARBED Dudelange.

Locomotive sans foyer No V 12 à 3 essieux d’ARBED Dudelange.

Construite en 1956 par « Jung- Jungenthal Kirchen a.d. Sieg » sous le numéro 12513.

Désignation de type par le constructeur : « Felix »

Puissance 250 CV, poids 39t.

Cette locomotive a également été transférée en 2021, sur demande du SSMN vers le hall de remisage à Pétange. Elle n’est donc plus visitable.